première parution, le 2 décembre 2008.
La vie de Saint Eloi est celle d'un homme de grands talents, qui, en situation de pouvoir et de richesses, toujours, sans jamais défaillir, est resté dans une parfaite fidélité à ce qu'il avait placé au centre de sa vie : Dieu.
Il a inspiré bien des légendes. L'une a retenu tout particulièrement mon attention : voulant ferrer un cheval rétif, il en aurait coupé le pied puis remis en place... tout simplement ! Outre patron des orfèvres, il est donc aussi et entre autres, patron des forgerons et maréchaux-ferrants.
A Saint Eloi est ainsi lié le travail du plus précieux métal, l'or et le cheval. Réalité et mythe ici s'éclairent l'un l'autre pour nous faire part de ce comment l'homme peut assumer dans le monde avoir des dons, accepter qu'ils soient reconnus, recevoir richesses matérielles, pouvoir et demeurer humble et fidèle.
Le travail du métal ne s'accomplit-il pas dans l'Hadès, au royaume du dieu forgeron Vulcain, où s'accomplit la transformation de la pierre noire en or ? N'est-ce pas dans nos propres ténèbres qu'il nous faut descendre pour découvrir les véritables richesses ?
Alors le cheval devient l'indispensable monture : cheval noir, chtonien [1], il accompagne la part de nous-même qui doit mourir, conduit aux transformations / transmutations nécessaires, il est lien entre conscient et inconscient ; cheval de feu, expression de « l'homme de désir » lorsqu'il apparaît dans toute son impétuosité, sa générosité ; cheval blanc ailé, il conduit où l'esprit commande, monture des dieux, il est nommé « Fidèle et Véritable » dans l'Apocalypse.
« Souvenez-vous, Seigneur, que ma vie n'est qu'un souffle et un peu de vent. »(devise de Saint Eloi)
Merci à Guillaume KEKENBOSCH pour le document