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Channel: Bruxelles vu par les bruxellois.
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Rue des Tanneurs

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Rue des Tanneurs.

 

Longue de 550 m, cette rue populaire  et sinueuse  commence au carrefour
Ursulines-Roue-Poinçon (Place des Wallons) ; elle passe sous le large viaduc de la Jonction et aboutit au  boulevard du Midi,90-91.

Jadis, elle était beaucoup plus courte et n’atteignait pas le rempart, où d’ailleurs il n’y avait aucune ouverture entre la porte de Hal et d’Anderlecht. Elle  s’arrêtait à l’emplacement de la rue du Chevreuil.

 

 

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Le Chiffonnier

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 Les petits métiers 

 

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La fontaine de la Steenporte

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La fontaine de la Steenporte ou des Neuf-Bassins, achevée le 10 décembre 1682, était une des plus belles de la ville.

Ses quatre faces étaient chargées d’ornement de sculpture; au sommet quatre jets d’eau s’élevaient à volonté à plusieurs pieds de hauteur.

L’eau qui en jaillissait se déchargeait dans un basin servant de couronnement à la fontaine, et de là passant dans des tuyaux intérieurs, elle allait former quatre autres jets reçus dans autant de grandes coquilles; puis  elle  se déversait  de nouveau par quatre jets dans un même nombre de cuvettes placées à la base du monument. Cette fontaine fut détruite en 1825.
 

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Histoire de la Ville de Bruxelles par A. Henne et A. Wauters - archiviste de la ville de Bruxelles - tome 3.

 

La Police II

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La Police II

 

Paola - Photo Andrée Bolsius

La photo m'a été prêtée par Freddy Hoebeecke, il se trouve à droite avec son casque blanc de motard de la police de Bruxelles.

Pendant que moi et ma classe de l'école Couvreur nous attendions leurs passages devant l'église de la Chapelle, comme le dit Nelly la princesse était vraiment très jolie.


Je ne désespère pas de voir un jour Freddy faire des commentaires lui même mais il tarde à franchir le pas. Ecrit par A. Bolsius

Je crois que c'est au mois de juin en 1959 que le prince Albert a présenté sa fiancée aux bruxellois. Pour l'occasion ils ont parcourus plusieurs rues de Bruxelles, dans cette belle Cadillac décapotable comme sur la photo. C'était les joyeuses entrées peu avant leur mariage. Je me souviens le beau temps était au rendez-vous. La rue Haute était noire de monde. A l'époque nous habitions au deuxième étage aux 191 rues Hautes. Nous étions en première loge pour les voir passer. Nos deux fenêtres étaient grandes ouvertes. Avec mes grands-parents et d'autres membres de la famille nous les avons salués. La réflexion de boma bich "wa schuun maske". C'est vrai que la princesse Paola était très jolie.

Un beau souvenir. Merci pour la photo. Ecrit par N. Lallemand.

 

 

 

Numériser0003

Parmi les locaux techniques,un atelier était réservé à l'entretien des casques. 
Photos  et texte G. Kekenbosch

 

Numériser0004

 

 

Numériser0005

 

 

police 3

Les Agents de Police éprouvent bien de la peine à contenir la foule  massée devant les magasins de la Bourse au début de la période des soldes.
Photos  et texte G. Kekenbosch

 

AMIGO
 

Une cellule du nouvel Amigo construite  en 1930 rue Marché au Charbon en même temps que le commissariat de police. Il y avait douze cellules individuelles et trois cellules pour femmes et adolescents.
Photos  et texte G. Kekenbosch

 

ANCIEN AMIGO 1931

 

 

 

police 1942

La police veille au bon déroulement de la distribution de vivres aux plus pauvres de nos compatriotes sous l'occupation allemande en 1942.

 

Travaux de réfection et d'entretiens des voies par la société des tramways en avril 1927,carrefour des rue Marché aux Poulets, de la Vierge Noire, des Poissonniers et Sainte Catherine, sous l'œil d'un agent de police. Actuellement de tels travaux en plein cœur de la ville seraient un cauchemar.
Image et texte de G. Kekenbosch

 

 

Bruxelles Aujourd'Hui.

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Bruxelles Aujourd'hui
5 novembre 2011

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Photo 1
Photos Pierrot Heymbeeck.

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Photo 2 - novembre 2011

Place de Brouckère
Bruxelles

 

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 Photo 3 - Pierrot Heymbeeck - octobre 2011

Nicky, regarde bien l'image

 

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Restaurant "Le Petit Chou"
Pour faire plaisir à mon Ami !

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Photo 5 - novembre 2011

Rue Fossé aux Loups
Bruxelles

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Photo 6 - novembre 2011

 

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Photo 7 - novembre 2011

 

 

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Photo 8 - novembre 2011

 

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 Photo 9 - novembre 2011

Bruxelles - Boulevard A. Max

Tsar

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LES AVENTURES DE DEUX TSARS RUSSES (*) A BRUXELLES

 
 
 

Pierre le Grand ou le trop-plein impérial (1717).

 

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Pourquoi un buste du tsar Pierre Ier de Russie, dit « le Grand » (1672-1725), est-il, aujourd’hui encore, visible dans les bas-fonds du Parc de Bruxelles ? Tout simplement parce que ce tsar effectua une visite en ces lieux, dans le courant de l’année 1717 et le caractère mouvementé de celle-ci mérite que l’on s’y attarde…
 
Rappelons tout d’abord qu’en 1717 le Palais des Ducs de Brabant n’avait pas encore brûlé (incendie de 1731) et qu’il se dressait à l’endroit où se situent, en gros, aujourd’hui, le Palais royal et la place Royale. Le tsar Pierre Ier y fut accueilli, en toute discrétion, le 14 avril 1717. D'autres sources affirment qu'il fut en fait reçu dans une petite maison dite "de Charles-Quint", sise au coeur du Parc de Bruxelles. Il semble qu'il s'agisse d'une référence à une habitation que Charles-Quint se serait faite construire en son temps, non au coeur du Parc de Bruxelles, assez sauvage à l'époque, mais à l'endroit où se sitait la rue de l'Orangerie. Celle-ci commençait rue Ducale pour finir rue de Louvain.
 
Et voilà ce que nous en dit Eugène Bochart, en 1857 :
 
"Dans cette rue, près de celle de Louvain, était jadis une porte qui donnait accès à l'ancien Parc. Près de là, Charles-Quint fit bâtir une maison solitaire, dont il fit son habitation favorite, et qu'il occupa depuis son abdication, le 6 janvier 1556, jusqu'à son départ pour l'Espagne, qui eut lieu le 7 septembre suivant. Cette habitation était appelée Palais de l'Empereur. On y plaça plus tard l'Orangerie de la Cour; et lorsqu'en 1782 le gouvernement vendit les terrains pour percer la rue actuelle, on conserva à cette nouvelle voie le nom de sa dernière destination. Dans l'angle de la rue se trouve l'entrée publique du Sénat et de la Chambre des représentants."
 
Quoiqu'il en soit, Pierre le Grand fut reçu en grande pompe et put ainsi goûter aux nombreux vins qui lui furent offerts. Mais voilà, il en but tant et si bien qu'il s'en trouva bientôt légèrement nauséeux... Le tsar entreprit dès lors de prendre l’air et c'est d'un  pas lourd et incertain que le noble invité se dirigea vers une fontaine où il s'arrêta, avant, subitement, de sentir son impérial estomac se retourner au point de provoquer l’expulsion dans l’eau du bassin de la précieuse vinasse jusque là ingurgitée ! (Quiévreux) Nous étions le 16 avril 1717, à 15 heures… Selon d’autres sources (Luytens), Pierre Ier aurait plutôt fait un plongeon dans ledit bassin ! Selon d’autres sources encore (Bochart), l’impérial invité but à cet endroit le vin d’honneur.
 
Trois sources, trois époques, trois versions ! De quoi méditer sur les aléas de la recherche historique !
 
En souvenir de ce grand événement éthylique, le prince Demidoff offrit, en 1854, un buste sur lequel étaient écrits ces quelques mots : « Pierre Alexiowitz de Moscovie, grand-duc, assis au bord de cette fontaine, en ennoblit les eaux par le vin qu’il avait bu, le 16 avril 1717, à trois heures de l’après-dînée. » (Quiévreux)
 
Et voici la traduction qu’en donne Bochart : « Le czar Pierre-le-Grand, grand duc de Moscovie, assis sur les bords de cette fontaine, l’ennoblit par des libations de vin, le 16 avril 1717, à trois heures de l’après-midi. »
 
Si un buste de Pierre le Grand est toujours visible à cet endroit de nos jours, l’inscription, elle, a disparu.
 
D'autres sources encore nous rappellent toutefois que l'inscription faisant référence à l'"ennoblissement des eaux" par l'impérial vin régurgité figurait, en latin, sur la margelle carrée de l'ancienne fontaine Madeleine. Or, celle-ci est décrite comme l'un des personnages les plus allégoriques de l'Alchimie. De plus, l'année 1717, durant laquelle Pierre le Grand se serait enivré à Bruxelles, pourrait faire référence à la fondation officielle de la Franc-Maçonnerie, à Londres, cette même année. Simple supposition reprise par Joël Goffin dans son article "Le Parc de Bruxelles ou le Plan Parfait" ( https://bruges-la-morte.net/wp-content/uploads/Parc-de-Bruxelles-ma%c3%a7onnique.pdf ). Chacun jugera. 
 
Un attentat bonapartiste contre le tsar Alexandre Ier (1818).
 
Waterloo, 18 juin 1815. Wellington paraissait défait et les Grognards de l'Empereur Napoléon Ier marchaient sus à l'ennemi. La victoire française était à portée de main. Mais soudain, les troupes prussiennes de Blücher déferlèrent sur l'armée française, y jetant le désarroi et la déroute. Au cri de "nous sommes trahis !", les soldats français se replièrent dans le plus grand désordre, les armées coalisées sur les talons. Cette fois, Napoléon Bonaparte était défintivement vaincu et on lui imposa bientôt l'exil de Sainte-Hélène. Il devait s'éteindre sur cette île du bout du monde, le 5 mai 1821, après y avoir vécu près six ans.
 
Néanmoins, certains de ses partisans ne perdirent jamais l'espoir de le rétablir, lui, ou, à tout le moins, son fils, l'Aiglon, sur le trône impérial. Et ils ne manquèrent pas d'ourdir de nombreux complots contre ses ennemis les plus puissants. D'autres, par contre, nourrirent le projet de faire assassiner l'Empereur dans son exil afin de conjurer la menace qu'il pourrait constituer par un nouveau retour en France. Et Bruxelles étant devenu le refuge de nombreux anciens partisans de l'Empire, traqués par la police de la Restauration, fut, à plusieurs reprises, le théâtre choisi par les divers conspirateurs pour fomenter leurs complots. Ainsi, en 1818, essaya-t-on d'attenter la vie du duc de Wellington, ce qui amena quelques accusés devant la cour d'assises de la Seine...qui les acquitta, faute de preuves, le 14 mai 1819.
 
Mais il se trouve qu'en cette même année 1818, un autre complot bonapartiste fut ourdi à Bruxelles. Cette fois, contre le tsar de Russie, Alexandre Ier.
Durant l'automne 1818, alors que s'achevaient les assises du Congrès d'Aix-la-Chapelle, qui devaient permettre à la France de se voir réintégrée dans le concert des nations européennes et de la débarrasser de l'occupation des armées alliées, s'était répandue à Bruxelle la rumeur de l'arrivée prochaine du tsar Alexandre Ier. Sa mère, veuve du tsar Paul Ier, ne séjournait-elle pas dans notre ville, chez sa fille, la princesse d'Orange ? Ses fils, le tsar Alexandre et le grand-duc Michel, l'y rejoignirent donc naturellement, le 17 novembre 1818. Ils arrivèrent en calèche, suivis de trois voitures à six chevaux. On dit que, descendu chez le marquis d'Assche, près du palais royal, le tsar Alexandre se promena "en bourgeois" dans le parc de Bruxelles et qu'il fut le centre de nombreuses fêtes et de réceptions mondaines.
 
 
Mais au cours du séjour impérial russe, des rumeurs, dont la presse se fit l'écho, circulèrent parmi le bon peuple de Bruxelles. Un "assez grand nombre d'individus, la plupart étrangers" aurait ainsi fait l'objet d'une arrestation. Et le journal L'Oracle d'évoquer "complots" et "attentats". Le mystère ne commença à voir un début d'éclaircissement qu'après le départ de Bruxelles, du tsar Alexandre, le 21 novembre 1818. On apprit donc bientôt, que, le 3 novembre, les nommés Adolphe Pouillot, dit Lacroix, ancien officier au service de Napoléon Ier, et Louis Buchoz, vinaigrier, s'étaient pérésentés à l'Hôtel de Ville et qu'ils demandèrent avec insistance de s'entretenir avec le bourgmestre Louis de Wellens (1815-1830), afin de lui faire de très graves révélations. M. de Wellens les reçut ainsi, en présence de l'échevin Knijf, chargé de la police.
 
Pouillot et Buchoz affirmèrent qu'à la fin du mois de juillet ou au début du mois d'août, alors que la rumeur d'une prochaine venue du tsar Alexandre dans la ville d'Aix-la-Chapelle s'était répandue, un certain Alexandre Laborde, ancien officier de Napoléon, avait nourrit le projet, avec quelques complices, d'enlever le tsar au cours de son voyage, soit en France, soit aux Pays-Bas (dont Bruxelles faisait partie à cette époque). Leur objectif était de contraindre Alexandre Ier à signer une adresse au peuple français proclamant le roi de Rome -Napoléon II, dit l'Aiglon, fils et héritier de Napoléon Ier et de Marie-Louise- empereur des Français, sous la régence de sa mère, et à mettre fin à l'exil de Napoléon à Sainte-Hélène. Mais loin de passer auparavant en France ou aux Pays-Bas, le tsar Alexandre se rendit directement à Aix-la-Chapelle, ce qui contraria les plans des conspirateurs.
 
Les magistrats bruxellois remercièrent les deux dénonciateurs et les engagèrent comme espions, tout en les encourageant à surveiller les faits et gestes des conjurés, à les tenir informés de leurs activités ultérieures et en les incitant même à jouer le rôle d'agents provocateurs. En outre, une révélation semblable avait été faite au roi des Pays-Bas par le "raugrave" (titre nobiliaire) Philippe de Salm-Salm, qui avait servi dans les armées du roi de France, où, en 1788, il avait été, doté du titre de "Mestre de camp", le chef éphémère du "Royal Liégeois", le dernier régiment étranger levé sous le règne de Louis XVI. A la fin de sa vie, le comte de Salm-Salm devait sombrer dans la démence...
 
Selon l'enquête judiciaire, menée parallèlement, il fut établi que Laborde, l'ancien officier de Napoléon, avait, dans un premier temps, communiqué son projet à un autre Français, Claude-André Piger, ouvrier corroyeur, et l'avait convaincu de se joindre à lui. Le projet d'enlèvement devait, selon Laborde, être d'autant plus aisément couronné de succès que le tsar Alexandre devait voyager sans escorte. Une vingtaine d'hommes suffirait donc amplement pour mener à bien l'opération. Un problème se posait néanmoins, toujours le même : l'argent, le nerf de la guerre ! Or, Laborde gagnait sa vie comme ouvrier chez un certain Vouriot, fabricant de peignes installé à Bruxelles, et il était payé "royalement" un franc par jour. Quant à l'ouvrier Piger, où donc aurait-il pu dénicher la somme nécessaire pour réaliser un tel projet.
 
Les conjurés eurent alors l'idée de s'adresser à un compatriote dénommé Bréard afin qu'il les introduisent auprès de l'archichancelier Cambacérès, exilé à Bruxelles par la Restauration (voir au sujet de cette personnalité, l'article suivant :

http://bruxellesanecdotique.skynetblogs.be/archive/2014/01/25/napoleon.html ),

pour leur permettre d'obtenir de ce dernier la somme de quatre mille francs, une commission de 40 % devant être remise à l'intermédiaire. L'on embrigada également un marchand de vin et sépculateur, Français d'origine, du nom de Xavier Bert. En outre, la conjoncture paraissait bonne : l'opinion publique française, bien peu sympathisante des Bourbons, se plaisait à rêver d'une évasion de l'Empereur de sa prison de Sainte-Hélène et à son retour prochain en France. Les rumeurs les plus fantaisistes circulaient alors à ce sujet, la réunion du Congrès à Aix-la-Chapelle ayant eu pour effet de les amplifier.
 
Dans ces conditions, Laborde et Piger escomptaient bien percevoir l'argent nécessaire à leur projet. Ils décidèrent donc de passer, sans attendre, à l'exécution de celui-ci, se mettant derechef à la recherche d'hommes motivés et soucieux d'y participer activement. On se renseigna aussi sur les itinéraires qui permettraient d'éviter les douaniers et de faire passer en France le tsar Alexandre dès qu'on l'aurait capturé. Laborde et Piger travaillèrent également à l'élaboration d'une proclamation dont ils attribueraient la paternité au tsar et qui réclamerait l'évacuation des armées d'occupation du territoire français et le rétablissement de Napoléon II sur le trône impérial de France, sa mère Marie-Louise d'Autriche, devant être, quant à elle, nommée impératrice et régente. 
 
"Les rôles dans l'exécution de l'attentat furent répartis. La voiture du tsar, qui voyageait avec une faible escorte, serait arrêtée dans un endroit solitaire. Tandis que Piger couperait les traits des chevaux, Laborde présenterait au souverain la proclamation au bas de laquelle il le contraindrait à apposer sa signature. S'il s'y refusait, il serait impitoyablement massacré; s'il y consentait, il serait "fraudé en France" et conduit dans la ci-devant Bourgogne, province que l'on croyait pouvoir indiquer "comme étant plus portée que les autres en faveur de Napoléon." (Terlinden)
 
Les conjurés -Laborde, Piger, Dierckx et Bert-, désormais infiltrés par les "taupes" Pouillot (dit Lacroix) et Buchoz, se réunirent, sous couvert de jouer au lotto, dans un cabaret tenu par De Noyer. Ce sont les deux "infiltrés, Pouillot et Buchoz, qui firent porter chez Laborde, les armes et la poudre dont on avait besoin, avant de s'occuper avec Bert de réunir les fonds nécessaires. Mais Cambacérès refusa tout net de se commettre dans une telle aventure et les conjurés ne purent récolter que la somme modique de 90 francs...
 
Quant à la quête de volontaires parmi les contrebandiers, qui nécessitait de se mettre en rapport avec un aubergiste du nom de Gondry, elle ne fut pas plus couronnée de succès : le dénommé Gondry, de Boussu, avait changé d'adresse, alors que Piger était arrêté à Mons, le 10 novembre, sur dénonciation du duo Pouillot-Lacroix ! Et tous les conjurés se retrouvèrent bientôt sous les verrous à Bruxelles... Tous, sauf un : l'instigateur du complot Laborde. Celui-ci parvint à passer la frontière et, errant de village en village, arriva finalement à Lille où l'on perd définitivement sa trace, au début du mois de décembre 1818.
 
Quant aux provocateurs Pouillot-Lacroix et Buchoz, ils se trouvèrent également sur le banc des accusés ! De fait, ces deux individus n'avaient dans ce complot irréalisable qu'un moyen peu louable d'exploiter des dupes, en commençant pa rl'échevin chargé de la police, De Knijf. Le Ministère public ne s'y trompa pas. Les deux accusés, déclara-t-il, font valoir une excuse commune : la révélation qu'ils firent le 3 novembre. Mais bien loin d'être une excuse, cette révélation n'a été que l'infâme camouflage sous lequel ils tentèrent de cacher leur participation, sinon leur provocation au crime ! Que voulait Lacroix, sinon rentrer en France et récupérer son grade.
 
Quant à Buchoz, il ne cherchait qu'à assouvir sa soif d'or. Et pour parvenir à leurs fins, ils cherchèrent à manipuler des gens inférieurs à eux en intrigue, des misérables qui eurent la sottise de céder à leurs provocations.
L'échevin de la police De Knijf, pour avoir recouru à des êtres d'une si grande bassesse, devait, bien plus tard, amèrement regretter ses actes : "Ses procédés de policier sans scrupules l'avaient fait détester de tous les Bruxellois et sa maison devait être l'une des premières à être brûlée, le 25 août 1830, dans la nuit d'émeute qui suivit la représentation de la Muette de Portici..." (Terlinden)
 
 
Et le 1er mai 1819, tous les accusés furent jugés coupables "d'avoir, en formant un complot tendant à s'emparer de la personne de S. M. l'empereur de Russie pour le conduire en France afin d'y faciliter par sa présence et par la publication d'une proclamation aux Français un soulèvement contre le gouvernement français, excité dans le royaume des Pays-Bas un désordre contraire à la paix publique." (Terlinden) Les accusés furent ainsi condamnés à des peines d'emprisonnement d'1 an (Piger et Dierckx), de 3 ans (Bert et Pouillot-Lacroix), à 6 ans, ainsi qu'à deux heures d'exposition, au carcan et à la marque (Buchoz).    

Eric TIMMERMANS.

(*) Certains de nos lecteurs verront peut-être dans la juxtaposition des termes "tsars" et "russes", un affreux pléonasme : il n'en n'est rien. Des tsars ont également régné en Bulgarie et en Serbie. CQFD.
Sources : « Bruxelles, notre capitale », Louis Quiévreux, PIM-Services, 1951 / « Dictionnaire historique des rues, places…de Bruxelles » (1857), Eug. Bochart, Editions Culture et Civilisation, 1981 / « Les mystères de Bruxelles », Daniel-Charles Luytens, Noir Dessin Production, 2005 / "Un complot contre le Tzar Alexandre I à Bruxelles en 1818", Vic Ch. Terlinden, UCL, Louvain, 1946.

La Louve

Bruxelles

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Bruxelles

LES BASSINS DANS LE CENTRE DE LA VILLE

 

 

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Extrait du plan de W.B. Craan 1837
CLIC SUR L'IMAGE

 

 

 

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CLIC SUR L'IMAGE

Les Bassins à vol d'oiseau

  

 

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Quai au Foin

 

Les barques représentées ci-dessus sont à l'ancre, en attendant de reprendre le chemin de la Zélande.
Le déchargement des moules se faisait au bassin Sainte-Catherine, mais il fallut trouver un autre lieu de déchargement dès que fut prise la décision de construire une nouvelle église sur le bassin comblé.

 

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Le bassin de Sainte Catherine

 

Le déssinateur se trouvait Place de la Grue, à gauche l'église Sainte Catherine et dans le fond, la rue de Flandre.

 

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Le pont des Barques

Dans le fond de l'image, la flèche de l'hôtel de ville de Bruxelles.
La nouvelle église Sainte Catherine n'est pas encore construite, ce qui permet de dater la photo
d'avant 1854. A droite l'Auberge du Cheval Marin. Ce serait au pied de cette maison que l'aieul
de  Guillaume Kekenbosch aurait été trouvé.

 

 

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Le Marché aux Porcs - photo vers 1860 d'Edmond Fierlants.

Au fond, la pharmacie Van Damme, installée à front de la rue de Flandre qui à cet endroit, reçoit la rue du Rempart-des-Moines - G. ABEELS

    

 

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Le quai aux Briques

 

1908, le photographe a installé son trépied dos au  marché aux Poissons, dans le fond de l'image le pont des Barques. A gauche, à la hauteur des deux bonshommes, l'entrée de la rue du Pays-de-Liège.

 

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Construction du Marché aux Poissons

A gauche un estaminet et un marchand de sabot.

 

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La situation en 1908. Au bout du bassin des Marchands, le marché aux Poissons, derrière la nouvelle église Sainte Catherine. La haute maison blanche à droite du marché, le coin de la rue du Nom-de-Jésus.

  

 

 

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Intérieur du Marché aux Poissons. Cela devait pas toujours être agréable pour la vente
en plein Air !

 

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Le Bassin des Barques

Vue du bassin en direction de l'entrepôt. A droite le quai de la Houille, en face, le quai au Bois de construction, quelques maison sont encore debout de nos jours

 

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Quai au Bois de construction

 

Ci-dessous, une photo des années 1970, le "bloc"à pris la place de la maison à pignons.

Contru2.jpg
Photo de Pierrot Heymbeeck

 

Bassins de Bruxelles 1.jpg
Photo Pierrot Heymbeeck, Le gazon et les arbres ont pris la place du "Macadam"
20 Novembre 2010

   

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Le Bassin des Barques

Le bassin vu du quai à la houille. Derrière le panache de fumée blanche on apperçoit la morgue de la rue Saint-André.

 

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Dans le fond de l' image l'arrière du Théâtre flamand.

 

 

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Vers le milieu du quai aux Pierres de taille, à droite, la grande maison sombre n'est autre
que l'arrière de l'école communale de la rue du Canal.

 


L'ABBAYE DE LA CAMBRE

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L'ABBAYE DE LA CAMBRE, SON BOIS, SES ETANGS...

 
 

L'abbaye de la Cambre.

 

 
L'abbaye de la Cambre, un avenir incertain.
 
Avant de présenter l'abbaye de la Cambre et d'en faire l'historique, nous souhaitons attirer l'attention du lecteur sur les incertitudes qui pèsent aujourd'hui sur l'avenir de cette abbaye. Le jeudi 19 octobre 2017, une motion relative à la conservation et à la réaffectation de l'abbaye de la Cambre a été votée au conseil communal d'Ixelles. Il s'agit de déménager l'Institut géographique national (IGN) du site de l'abbaye de la Cambre, situé sur les territoires d'Ixelles et de Bruxelles-Ville.
 
Prévu originellement pour 2018, ce déménagement sera finalement reporté au début de l'année 2019. Reste à savoir ce qu'il adviendra ensuite de l'abbaye de la Cambre, un patrimoine bruxellois unique dont la pose des premières pierres remonte au 13e siècle. En outre, en octobre 2016, des faits de vandalisme ont été remarqués, les bâtiments de l'IGN faisant face au Square de la Croix-Rouge ayant été recouverts de tags. On peut imaginer ce qui adviendra lorsque le bâtiment sera totalement déserté...
 

L'abbaye de la Cambre : historique.

 
L'abbaye de la Cambre fut fondée en 1197, aux sources du Pennebeek (aujourd'hui, Maalbeek), sous le nom de Camera Beatae Mariae ou "Chambre Notre-Dame", probablement en référence à la chambre de Nazareth où, dit-on, vécut Marie, mère de Jésus. L'abbaye de la Cambre, comme toutes les fondations cisterciennes, se devait d'être placée sous la protection de la Vierge Marie. L'Assomption est d'ailleurs choisie comme fête patronale et le sceau de chaque abbaye cistercienne s'y réfère. Dans le cas de celle de la Cambre, il s'agit d'une Vierge tenant l'enfant Jésus, couronnée, nimbée et posant sur un croissant d'or renversé sur fond azur.
 
 
Cette fondation religieuse, érigée originellement dans les alentours de la forêt de Soignes, apparaît comme particulièrement bien conservée, et pour cause : de toutes les abbayes qui entouraient jadis la ville de Bruxelles, à savoir Rouge-Cloître, Groenendael, Val-Duchesse, Forest et Bootendael, elle est la seule à avoir subsisté. On doit notamment la sauvegarde de l'abbaye de la Cambre à une campagne qui fut menée en sa faveur dans les années 1910-1911. L'abbaye fut restaurée dans les années 1920, grâce à l'intervention de la Ligue des Amis de la Cambre.
 
La fondation de l'abbaye de la Cambre s'inscrit dans le contexte du développement de l'ordre cistercien. Ainsi, saint Bernard de Clairvaux, qui "propagea avec ardeur la règle de Citeaux, vint en personne et à différentes reprises en Brabant, où il choisit Villers comme centre de rayonnement de la propagande cistercienne. La fondation de la Cambre se rattache à ce grand mouvement mystique du XIIe siècle. Elle en fut même une dernière et glorieuse efflorescence." (Des Marez) A cette époque, une certaine dame Gisèle, moniale d'origine noble, nourrissait le projet de fonder aux portes de Bruxelles un monastère de femmes qui suivrait la règle de saint Bernard, mais elle se heurtait à l'opposition systématique des chanoines de Sainte-Gudule.
 
Elle alla donc frapper à la porte des moines de Villers-la-Ville au moment même où venait d'y décéder un moine, Godefroid le Sacristain, que les religieuses et les religieux du lieu eurent tôt fait de déclarer saint. Son vêtement de choeur passait d'ailleurs pour une relique. Un moine en recouvrit Gisèle qui, munie de ce précieux talisman, se montra solidement résolue à vaincre tous les obstacles qui se dresserait à l'avenir devant elle : elle fonderait son abbaye de cisterciennes ! Gisèle reçut également l'appui de Jean II de Béthune, évêque du diocèse de Cambrai dont dépendront les moniales sur le plan spirituel, et celui du duc de Brabant, Henri Ier.
 
A peine revenue à Bruxelles, Gisèle se préoccupa immédiatement de trouver un emplacement pour y établir sa retraite. Il fallait, selon la tradition cistercienne, se fixer dans la solitude des bois, dans l'une ou l'autre clairière, près d'une source jaillissante ou le long d'une rivière. Parcourant la vallée, alors sauvage, du Maalbeek, elle jeta finalement son dévolu sur un emplacement situé près d'un petit étang qui renferme la source même du Maalbeek (ex-Pennebeek). En 1197, elle installa un oratoire et des habitations pour les premières moniales sur ce terrain, acheté à un certain Walter Kibus. La fondation de l'abbaye d'Ixelles devait être confirmée en 1201.
 
Cette année-là, le duc de Brabant se préparait à partir pour la IVe croisade. Avant son départ, lui-même et son épouse Mathilde, confirmèrent dans une charte la cession aux religieuses de la Cambre d'un vaste terrain dit du "Pennebeek" (ou Pennebeke soit "ruisseau aux plumes" ou "des plumes", probablement nommé ainsi du fait de la présence importante de cygnes et d'oies sauvages dans ce lieu) qui, deux siècles plus tard, devait devenir le Maelbeek. Le duc de Brabant ajouta à ces terrains, trois manses de terre et de bois, une dîme; un peu plus tard des terres encore, et, en 1210, il leur cèdera les étangs d'Ixelles, ainsi que le moulin récemment construit qui s'y trouvait : le "Coren Molen", situé en aval du dernier étang d'Ixelles, den Elssenvijver. Le duc leur octroya également des rentes, un droit de pêche dans les étangs équivalent à un repas hebdomadaire pour la communauté et un droit de pacage pour son cheptel.
 
Si le domaine de l'abbaye est aujourd'hui situé au coeur de la ville-région de Bruxelles-Capitale, à l'origine, comme nous l'avons dit et conformément à la règle de saint Benoît, les cisterciennes s'étaient retirées dans un endroit situé loin de la vie urbaine et leur permettant de disposer des matériaux nécessaires aux constructions, de l'eau pour les multiples usages de la vie quotidienne et des terres à mettre en culture. Les communautés religieuses, telle celle de la Cambre, jouèrent un rôle essentiel dans le façonnage du paysage forestier de l'époque. De fait, elles défrichaient beaucoup, notamment pour obtenir le bois d'oeuvre et le bois de chauffage nécessaires. Si elles bénéficiaient de la protection des puissants, elles pouvaient, en échange, être mises à contribution quand le seigneur avait besoin d'argent pour faire la guerre ou maintenir l'ordre public. A noter que, si l'abbaye n'était pas "double" (hommes-femmes), les frères convers jouèrent un rôle important dans l'exploitation du domaine.
 
Pour attirer et faire croître le nombre des pèlerins (et avec eux, leurs offrandes...), une institution religieuse doit avoir ses saints et l'abbaye de la Cambre ne tarda pas à avoir les siens (Alice de Schaerbeek, Godefroid le Chapelain). Mais c'est l'arrivée de l'évêque de Lausanne, Boniface, un enfant de Bruxelles, né au Cantersteen, qui devait particulièrement marquer la destinée de la jeune communauté. De fait, après bien des pérégrinations, Boniface revint dans sa ville et se retira dans l'abbaye de la Cambre, où il vécut durant dix-huit années. Il y mourut en 1265, en odeur de sainteté : ne passait-il pas pour guérir les fièvres et le typhus ? Sur l'emplacement où s'était élevée sa cellule, une petite chapelle fut édifiée. Elle fut refaite plusieurs fois au cours des siècles. Tous les ans, à la fête de saint Boniface, on y célébrait une messe solennelle en son honneur et les religieuses y apportaient en procession la châsse renfermant ses reliques. La chapelle a aujourd'hui disparu : il semble qu'un particulier l'a démantelé pierre par pierre et emporté, durant la première guerre mondiale, pour une destination inconnue...
 
Avant la fin du 13e siècle, la communauté des moniales rassemblait près d'une centaine de femmes. Et le domaine de la Cambre ne cessera plus de croître et d'embellir, jusqu'aux guerres de religions du 16e siècle, et ce grâce à l'appui de la noblesse, mais également, dès après 1230, des familles bourgeoises sans descendance. Il atteignit ainsi les proportions respectables de 250 hectares de terres, forêts, étangs et prairies. Dès la fin du 13e siècle, l'abbaye possède également de nombreuses fermes et sept granges, dont celle, très éloignée, de Koningslo. De nouveaux bâtiments sont également construits, dont l'église abbatiale dont la construction remonte au début du 14e siècle. Bien que situé en dehors de l'enceinte de l'abbaye, le bois de la Cambre lui appartient également.
 
En 1516, Charles-Quint offrit à l'abbaye une verrière à ses armes et la reine Marie de Hongrie en fit placer une autre, exécutée en 1538. En outre, tous les ans, à Pâques, Marguerite de Parme venait faire ses dévotions sur la tombe de saint Boniface, accompagnée d'une suite nombreuse.
 
Survinrent les guerres de religion. Après la décapitation du comte d'Egmont (1568), la veuve de ce dernier, Sabine de Bavière, se retira à la Cambre avec ses onze enfants. Un matin, le duc d'Albe, le bourreau de son époux, lui rendit visite et l'on qualifia cette entrevue d'"émouvante".
 
Quarante années durant, les Pays-Bas furent dévastés par la guerre et les religieuses durent abandonner leur retraite pour se réfugier à l'intérieur de la ville. L'abbaye, elle, fut saccagée par les calvinistes. Puis, lorsque les "gueux" -opposant au régime espagnol- tentèrent de s'y fortifier (ou qui auraient pu s'y fortifier), les troupes du roi d'Espagne l'incendièrent (16 septembre 1581).
 
Ce n'est qu'en 1585 que les cisterciennes purent rentrer dans leur couvent dévasté.

Le roi d'Espagne Philippe II, puis les archiducs Albert et Isabelle, les aidèrent dans leur oeuvre de restauration. L'Infante, quant à elle, qui logea à l'abbaye le 4 septembre 1599, inscrivit dans ses notes de voyage : "Nous avons été coucher à la Cambre, monastère des Bernardines très beau, mais tout détruit, au milieu des bois. les moniales nous reçurent en procession; nous offrirent du lait et du beurre, puis me firent une grande visite dans mon appartement, où je me reposais en négligé... Le Dimanche 5, nous fîmes notre entrée ici...et nous sortîmes à midi de la Cambre, en coche." (passage cité par Des Marez).
 
Au début du 17e siècle, des travaux de reconstruction de l'abbaye furent entrepris (1600-1610), hélas, d'interminables guerres survinrent encore et les religieuses durent prendre à nouveau la fuite à quatre reprises, à l'occasion :

-de la mutinerie d'une armée sans solde (1600);

-de l'invasion du Brabant par le gouverneur Frédéric-Henri de Nassau, puis par le prince Eugène de Mansfeld (1632);

-du reflux des armées française et hollandaise après leur échec devant Louvain (1635);
-du bombardement de Bruxelles par l'artillerie du maréchal de Villeroy (1695).

En 1642, l'abbaye qui vivait en quasi-autarcie, devait nourrir 130 personnes.
En novembre 1708, le prince Electeur, Maximilien-Emmanuel de Bavière, lors du siège de Bruxelles, y installa son quartier général et en 1790, l'état-major du général Bender, commandant des troupes autrichiennes, fit de même. Le reste du 18e siècle fut calme et permit aux religieuses de reconstruire leur abbaye, sous l'impulsion de l'abbesse Louise Deliano y Velasco (1718-1734).
 
En 1787, la Cambre s'occupait de l'éducation des jeunes filles et la moitié des 150 pensionnaires recevaient des cours gratuitement. L'abbaye ouvrira aussi des écoles gratuites à Vilvorde, Ixelles, Watermael et Uccle.
 
Survint la Révolution. Confrontées à l'avancée des armées révolutionnaires, les cisterciennes de la Cambre se retirèrent dans leur famillle, emportant avec elles ce qu'elles avaient de plus précieux, notamment la châsse de saint Boniface (cachée chez un certain Delhaye, l'hôte de la Maison Blanche, à Ixelles), son calice, des reliquaires et une somme de 14.000 florins qu'elles se partagèrent.
 
En 1796, l'abbaye de la Cambre fut supprimée et ses biens vendus comme biens nationaux et l'on peut dire qu'"au moment de sa suppression, elle passait pour une des plus riches abbayes du Brabant la cinquième en richesse, si je ne me trompe. Son enclos seul avait une contenance de 93 hectares. Ses autres biens étaient disséminés à travers le Brabant. Ils furent décrits dans un livre terrier, superbement illustré, entrepris en 1711, sur l'ordre de l'abbesse Ernestine de Gand-Vilain, et qui est visible, aujourd'hui, à la Bibliothèque royale, à Bruxelles." (Des Marez).
 
"Juste avant son démantèlement sous le Directoire, le domaine s'étendait encore sur 120 hectares d'un seul tenant. Du boulevard Saint-Michel à l'avenue Brugmann, de "Ma Campagne"à la chaussée de Boondael, il englobait une partie importante du territoire des communes d'Ixelles et d'Etterbeek, avec quelques empiètements sur leurs voisines. Il comportait de vastes étendues agricoles et des pâturages : le versant est jusqu'à la chaussée de Boondael, les abords de la chaussée de Waterloo, le plateau s'étendant de la chaussée de Vleurgat à "Ma Campagne"; mais aussi des bois : le Melsdael au sud du boulevard Saint-Michel, le Solbosch entre la chaussée de Wavre et l'avenue de la Couronne, le Mangelinghe à l'emplacement de l'Université et le bois de la Cambre depuis le rond-point de l'avenue Louise." (Th. Demey). Il restait aussi 27 dames et 24 soeurs. Elles ne reviendront jamais dans les lieux.
 
Le monastère et les étangs voisins furent achetés par un carrossier bruxellois nommé Jean Simons. Le domaine fut divisé et l'on y établit deux fermes qui disparurent en 1810, après que le gouvernement eut racheté l'ancien domaine abbatial pour y installer un dépôt de mendicité qui, en 1825, fut transformé en colonie agricole. Mais celle-ci ne subsista guère et on en revint au dépôt de mendicité.
 
En 1870, les reclus furent dirigés sur Bruges, Merxplas et Ruyselede et les bâtiments furent convertis  en Ecole militaire (1872) et en Institut cartographique. Si l'Ecole déménagea en 1908, l'Institut y demeure encore...mais, semble-t-il, plus pour longtemps.
 
Dans le courant du 19e siècle, rattrapé par la ville, le domaine de la Cambre, encore fort étendu à la fin du 18e siècle, fondit comme neige au soleil, pour ne laisser subsister que les principaux bâtiments à l'intérieur de la clôture, centrée autour des sources du Maelbeek.
Dès après le départ de l'Ecole militaire en 1908, on se demanda ce qu'on pourrait bien faire du site de la Cambre. On pensa même raser ce que d'aucuns considéraient comme "un ramassis sans nom de constructions vêtustes et branlantes, qu'il fallait remblayer ce trou humide et malsain, y élever des maisons de rapport" (Des Marez) Mais certains amis de la Cambre veillaient et, en 1911, ils menèrent une campagne en faveur de la protection du site et furent victorieux.
 
Las, la première guerre mondiale éclata. Le 1er août 1914, c'est dans la cour d'honneur de l'abbaye de la Cambre que se fit la mobilisation de la Division de cavalerie. Mais la Belgique fut vaincue et, durant l'occupation allemande, les soldats du Kaiser s'installèrent dans l'abbaye pour quatre ans : "La pauvre abbaye fut occupée par une troupe ennemie et fut livrée pendant plus de quatre années, sans protection, sans défense, aux pires dégradations. Son église et son cloître, surtout, étaient lamentables à voir. L'eau passait à travers la toiture, comme à travers un tamis, et comme on avait besoin de bois pour faire du feu, on arracha brutalement la charpente du cloître. Aujourd'hui rien n'est fait, et rien ne semble encore irrémédiablement décidé. ( G. Des Marez, 1925).
 
Le 28 février 1921, toutefois, la "Ligue des Amis de la Cambre" est fondée, notamment à l'initiative de Monsieur Guillaume Des Marez, archiviste de la Ville de Bruxelles, que nous citons dans le cadre de ce texte. Le but de cette association : provoquer la restauration des bâtiments et la conservation du site. La partie n'est pas gagnée, d'autant qu'en 1911, on prévoyait la démolition pure et simple du cloître et le réaménagement en profondeur du site !
 
Mais les Amis auront gain de cause et une campagne de restauration s'étalant de 1920 à 1940 sera entreprise. L'œuvre de restauration des bâtiments (utilisés de diverses manières) et de l'espace public, s'est poursuivie depuis 1980. Au début du 21e siècle, elle était loin d'être achevée.
Mais voilà qu'en 2017, comme nous l'avons dit, de nouvelles menaces semblent planer sur l'abbaye multiséculaire...
 
L'abbaye de la Cambre : descriptif.
 
L'abbaye primitive.
 
Des bâtiments primitifs de l'abbaye, il ne reste évidemment rien. De fait, il s'agissait d'édifices faits de terre, de bois et de chaume, comme le voulait la règle cistercienne. De nombreux éléments de l'ensemble architectural que constituait l'abbaye, édifiée au fil des siècles et en dépit des tourmentes et des guerres, ont  soit disparu, soit subi de profondes transformations. Cet ensemble se composait de deux noyaux :
 
-Le quartier des moniales (partie religieuse), centrée sur le cloître et les bâtiments qui l'entourent, l'église abbatiale, le réfectoire et la salle capitulaire. Sa construction, en tous points conforme au programme et au plan d'une abbaye cistercienne, remonte à l'époque médiévale.
 
-Le quartier de l'abbesse (destiné à l'accueil des hôtes et des ouvriers de l'abbaye), composé de la cour d'honneur, du palais abbatial, du presbytère, des écuries et des autres dépendances. Ce quartier date du 18e siècle. "La division nord-sud du site -au nord le courtil et la partie agricole, au sud les bâtiments conventuels- conditionnée par la cuvette a été exploitée dans un souci de représentation et de prestige." (Th. Demey).
L'église abbatiale.
 
Le seul bâtiment d'origine qui soit parvenu jusqu'à nous, non sans avoir subi moult transformations, est l'église abbatiale dont la partie la plus ancienne date de la seconde moitié du 14e siècle (elle a remplacé l'oratoire primitif). Le mobilier, quant à lui, date de la première phase de restauration, clôturée à la veille de la seconde guerre mondiale. Seul le Christ aux outrages, oeuvre du peintre Aelbrechts Bouts (1455-1549) est de facture ancienne. De style ogival, longue de soixante mètres et large de douze mètres, l'église forme une croix latine parfaite.
 
Quelques détails de l'église abbatiale :
 
-La façade gothique date du début du 15e siècle. En vue de l'harmoniser avec les autres façades de la cour d'honneur, le portail gothique a été recouvert, en 1730, par un décor d'inspiration baroque à colonnes corinthiennes. L'église est située dans l'angle sud-est de la cour d'honneur. On peut apercevoir, au-dessus du porche d'entrée, une niche monumentale vide. La fenêtre centrale a été agrandie vers le haut en 1609. Elle remplaçait alors une baie plus étroite, ornée d'un vitrail aux armoiries de Charles-Quint, détruit lors de l'incendie de 1581. Comme le précise G. Des Marez, en 1925 : "La verrière, qui éclaire la façade, n'est pas d'origine : un architecte du 15e siècle ne l'aurait pas conçue dans des proportions aussi vastes. Elle date en fait de 1609, comme l'indique le millésime inscrit, tout en haut, dans la gorge de l'arc, et a succédé à une première baie, celle-là même que Charles-Quint orna de ses armoiries."  (Des Marez, 1925) En 1927, l'église paroissiale Saint-Philippe de Néri.
-L'église comprend une seule nef très éclairée par de hautes fenêtres ogivales, comme dans la plupart des abbayes cisterciennes de femmes. La nef fait 54 m de long et 11 m de large. Elle se complète d'un choeur voûté d'ogives, datant de 1657. La nef a été récemment percée de fenêtres donnant sur le cloître. Au 18e siècle, le bas des murs a été couvert de lambris en bois avec confessionnaux encastrés et, à hauteur du choeur des moniales, de fresques polychromes des douze apôtres entourés de guirlandes rouges avec des cartels suspendus (Th. Demey, 2002).
 
-Les chapelles formant transept : les moniales accédaient à l'église à partir du cloître par une porte située dans le croisillon sud du transept. Celui-ci comportait également une chapelle peu profonde. Dans cette aile, on trouve encore aujourd'hui la chapelle du Saint-Sacrement. Elle est la seule à avoir conservé sa voûte d'origine, de même que des murs plus anciens que l'église elle-même, vu qu'ils appartenaient aussi à l'aile orientale du cloître. Certains éléments de cette partie du transept sont historiés. On peut notamment voir une tête d'homme, de femme,  de moine, de béguine (parties inférieures) sans parler d'un contenu narratif (parties supérieures), soit un loup dévorant un agneau, une sirène, un singe et son petit, un lion à deux corps tenant un écu. Les colonnes à chapiteaux sont, elles, décorées de feuillages. Typiques de l'art roman, elles ne sont que partiellement authentiques. Le croisillon nord du transept est plus profond, mais aussi plus tardif et dépourvu de chapelle. Il a toutefois été rebaptisé chapelle Saint-Boniface. On y trouve la châsse de Saint-Boniface (1670). La porte du mur ouest de la chapelle était jadis réservée à l'accès du clergé (Th. Demey, 2002).
 
-Un clocheton s'élevait jadis à l'intersection du choeur et du transept. On peut l'apercevoir sur des gravures anciennes (Des Marez, 1925).
 
-Si, devant l'entrée, un portail Louis XIV est visible, l'oratoire, quant à lui, est en un bien piteux état, avec ces poutres en chêne à découvert, qui soutenaient jadis un plafond en bois. Ces poutres furent prélevées dans la forêt de Soignes, vers 1600, avec l'autorisation des archiducs Albert et Isabelle. On peut encore y voir des traces de polychromie, et sur l'une d'elles, la plus rapprochée de l'entrée principale, on peut lire le millésime 1610. Sur la partie supérieure des murs, on peut encore voir des restes de fresques, représentant les Douze Apôtres, et dont l'une est également datée de 1610 (Des Marez, 1925).
 
-Le choeur est de construction très ancienne, soit antérieure à 1350, comme en témoignent les chapiteaux à feuillages des colonnes et les consoles sculptées, typiques du roman tardif (Demay, 2002).
 
-C'est dans l'abside, de forme pentagonale, à droite, que s'élevait jadis le tombeau de saint Boniface. Dans le pavement brisé de la nef, on peut encore voir deux pierres tombales. Dans le choeur, on peut aperçevoir les restes d'un presbyterium du 14e siècle (Des Marez, 1925).
 
-Dans les deux bras du transept, on rencontre, dans les angles, d'étranges culs-de-lampe. Ils représentent des docteurs de l'Eglise ou des sujets allégoriques. Comme clefs de voûte, à gauche, des armoiries d'abbesses finement ciselées (ajout du 17e siècle) et, à droite, un probable (?) saint Bernard bien plus ancien. Les chapiteaux des colonnes sont, quant à eux, ornés d'une couronne de feuillage en très grand relief et d'une forme peu commune (Des Marez, 1925).
 

Le cloître.

 
Le cloître était le coeur même du monastère, le préau sacré, et il était fermé aux profanes : seules les moniales y méditaient et y priaient. La première architecture était de style gothique primaire, mais ils n'en subsistent que quelques vestiges, rescapés de la tornade guerrière du 16e siècle. Le cloître fut toutefois réédifié en 1599. Au début la première guerre mondiale, ses galeries aux arceaux de stuc étaient toujours débout. Le cloître fut l'objet, par la suite, d'actes de vandalisme. Il survivra toutefois (Des Marrez, 1925).
 
Le cloître, tel qu'il existe aujourd'hui, est exceptionnellement grand : 40 x 37 mètres. Il n'est pas encore de style baroque tout en n'étant plus vraiment de style gothique. Plaque tournante du monastère, le cloître apparaît comme une galerie ouverte de forme carrée accolée aux quatre côtés formés par les bâtiments conventuels (Th. Demey). Dans son état actuel, le cloître est le résultat de la campagne de restauration menée entre 1932 et 1934. C'est à cette époque qu'il a été orné de vitraux évoquant les abbesses et moniales issues de grandes familles.
Trois côtés du cloître sont conçus pour répondre aux besoins corporels, intellectuels et spirituels de la communauté :
-à l'est, le bâtiment des moniales comportant, au rez-de-chaussée, la sacristie, une petite bibliothèque, la salle du chapitre, l'escalier du dortoir, la salle de lecture et, à l'étage, le dortoir commun avec, dans le fond, les cellules de l'abbesse et de la sacristie, qui dispose d'une sacristie s'ouvrant sur l'église;
-au sud, la cuisine, le lavabo et le réfectoire. Ultime vestige du XIIIe siècle, un soubassement avec, à côté de la porte, l'encoche du lavabo ou fontaine monastique;
-à l'ouest, le bâtiment des convers.
Au nord, se trouve l'église abbatiale. Sur le mur de celle-ci, on peut trouver une corniche en pierre de style roman, ultime vestige du cloître primitif du 13e siècle
Les jardins de l'abbaye.
L'aménagement des jardins de l'abbaye de la Cambre (5 ha, de nos jours), remonte au début du 18e siècle. Ces jardins se divisent en deux parties : un parc classique en cuvette, entrecoupé, à l'ouest, par un jardin monumental en terrasse. Les terrasses apparaissent disproportionnées, on remarquera un escalier monumental, de même qu'un talus boisé au bord d'une mare aux canards, les jardins étant, en outre, parsemés de sculptures et de monuments.
On citera aussi, parmi les témoins de la grandeur passée de l'abbaye,la promenade des abbesses, bordée d'une double allée de tilleuls, la cour d'honneur et le palais abbatial (1760).
Ceci dit, l'auteur de ces lignes est très loin d'être un spécialiste en matière d'église et a donc essayé de répertorier en vrac et tant bien que mal, et ce sur base des travaux de Messieurs Des Marez (1925) et Demey (2002), un certain nombre de détails d'intérêt historique, architectural ou/et artistique de notre abbaye de la Cambre, ce patrimoine qu'il nous faut protéger, aujourd'hui comme hier.
De fait, "ceux-là même qui resteraient sourds à la voix touchante des souvenirs, qui se sentiraient insensibles devant ces vieilles pierres, dans lesquelles est gravée une partie de notre histoire, ne pourraient nier que le site de la Cambre est admirable entre tous, qu'il constitue un prolongement naturel, un complément indispensable de ces magnifiques étangs d'Ixelles, que tout le monde admire.  On peut regretter que dans la précipitation des arrangements nécessités par l'Exposition de 1910, on ait entouré l'enclos abbatial d'une lourde balustrade Louis XIV, meconnaissant ainsi sa  liaison intime avec les étangs d'Ixelles et le bois de la Cambre. On peut trouver qu'il eut été souhaitable de ménager une transition heureuse entre ces différentes parties, qui ont formé pendant des siècles un seul et même domaine, mais tel qu'il est, le site est superbe, et les jardins étagés Louis XIV sont, pensons-nous, un dernier exemple de ces somptueux jardins que les abbayes construisirent au XVIIe et au XVIIIe siècle." (Des Marez, 1925, p.33-34).
Ajoutons encore qu'il existe une bière d'abbaye nommée "La Cambre". Il s'agit d'une bière blonde, légère (5,6 %) et peu sucrée. Elle existe toutefois également en version triple (7,2 %) (www.brasseriedelacambre.be ).
En définitive, malgré les guerres des 16e et 17e siècles, la déferlante révolutionnaire de la fin du 18e siècle et les dégats occasionnés par l'occupation allemande de 1914-1918, l'abbaye de la Cambre, restaurée en 1599 et au 18e siècle est, parmi les monastères cisterciens édifiés à la périphérie de Bruxelles dans le courant des 13e et 14e siècles, le seul à nous être parvenu en bon état. Mais aujourd'hui, de nouvelles menaces semblent poindre à l'horizon. Il nous faut rester vigilants. Pour être moins violent, l'ennemi de notre patrimoine n'en est peut-être que plus dangereux...
Le Bois de la Cambre.
Historique du Bois de la Cambre.
Le Bois de la Cambre doit évidemment son nom à l'abbaye de la Cambre. Il constitue un prolongement naturel de la Forêt de Soignes. De fait, il a été conçu, en 1862, sur une partie de cette forêt, enclavée dans la ville. C'est un architecte allemand nommé Edouard Keilig, qui fut chargé d'établir le tracé du bois. Il s'inspira des jardins à l'anglaise, style imitant la nature et se caractérisant par une irrégularité dans la conception des plantations et des voies. A l'instar du Bois de Boulogne, à Paris, le lieu devint rapidement le rendez-vous mondain des Bruxellois. Une partie du gazon du parc est nommée "Pelouse des Anglais" (à l'est de l'avenue Diane et au sud de la patinoire). Elle le devrait ce nom notamment au fait que des militaires britanniques y jouèrent au cricket, en 1815, à la veille de la bataille de Waterloo...
De nos jours toutefois, le Bois de la Cambre n'est pas considéré comme un simple parc, mais bien comme un parc forestier, d'où l'absence de parterres floraux. On y accède par la fin de l'avenue Louise. L'entrée est flanquée de deux pavillons d'octroi qui ne se trouvaient pas à cet endroit à l'origine. De fait, ces pavillons de style néo-classique avaient été édifiés en 1835, en lieu et place de l'ancienne Porte de Namur (2e enceinte), et ce afin de percevoir l'octroi, une taxe qui devait être abolie en 1860. Du fait de leur valeur architectural, les deux pavillons ne furent pas détruits, mais transférés au Bois de la Cambre. Le Bois de la Cambre a été classé en 1976.
Depuis sa création, le Bois de la Cambre a connu un grand nombre de modifications : conçu, à l'origine, pour les promenades à pied et en calèche, il a bien fallu y faire une place à la toute-puissante voiture, parfois quelque peu envahissante... Le bois constitue l'un des "poumons verts" de la ville mais est également un échangeur routier de la ville, qui permet aux habitants d'accéder rapidement aux points névralgiques de la ville-région. Pas facile, donc, de contenter tout le monde et la question de la fermeture complète du parc au trafic automobile, est régulièrement posée. Pour en savoir plus sur cette question, il est possible de consulter le site des Amis du Bois de la Cambre : http://lesamisduboisdelacambre.be/
Les curiosités du Bois de la Cambre.
-Le chalet Robinson et son lac  ( www.chaletrobinson.be ) : l'architecte Keilig avait imaginé la création d'un lac artificiel où pourraient s'ébattre poissons et divers volatiles aquatiques. Ce lac atteint aujourd'hui une superficie de 6 ha (île non-comprise; celle-ci s'étend sur 1 ha). Elle sera nommée Robinson, en référence à...Robinson Crusoé ! Sur cette île, on trouve le châlet Robinson, construit en 1877, et qui, jadis, faisait office d'estaminet. Il fut détruit par un incendie, en 1991, et ne fut réouvert que 18 ans plus tard. On peut accéder à l'île grâce à un bac (3 min. de traversée). En outre, dès le retour du printemps, une trentaine de barques sont mises à l'eau.
-Le carrefour des Attelages : Sur le carrefour des Attelages est installé un kiosque destiné à accueillir différents événements. On y trouve également une buvette. Cet endroit a été totalement rénové en 2011.
-La Cloche : En bordure sud su carrefour des Attelages, on trouvait, à l'origine, une cloche sur poteau décoratif qui avait été placée à cet endroit lors de l'achèvement du bois de la Cambre. Elle a été reconstruite.
-Le pont en roches : Ce pont est constitué de faux enrochements et de vraies pierres cimentées. Construit entre 1865 et 1867, ce pont (11 x 27) est typique des parcs à l'anglaise du 19e s.
-La pelouse des Anglais :
Traditionnellement connu pour être un haut lieu de sport, le bois de la Cambre accueille les amateurs d'équitation dès 1864. Or, de nombreux Anglais s'adonnaient à ce sport, au point qu'ils avaient pris possession de la première pelouse avant le ravin. Celle-ci fut dès lors baptisée, tout naturellement, Pelouse des Anglais et ces derniers y pratiquaient le "lawn tennis" et le "cricket".
En 1887, la Ville de Bruxelles accorda annuellement en location, à des amateurs aristocratiques, une dizaine d'emplacements de tennis sur cette pelouse. Cette pratique prit toutefois fin en 1910, la pelouse étant fortement dégradée.
A noter que les trois abris pour cavaliers prévus par Keilig ont été reconstruits :
-l'abri "champignon", situé en bordure de la pelouse des Anglais;
-l'abri octogonal, situé à l'angle du chemin des Papillons et du chemin de l'Aube;
-l'abri hexagonal au toit de chaume en bordure de la pelouse sud du lac.
Quant aux allées cavalières, à l'exception des tronçons menant à la forêt de Soignes et qui ont été restaurés, peu utilisées, elles furent reconverties en chemins. Une allée principale partant du manège permet au cavalier de rallier la forêt de Soignes.
Le manège (Centre équestre du Bois de la Cambre), est situé au n° 872 de la chaussée de Waterloo, sur le territoire d'Uccle (Infos : 02 375 34 08 / www.manegedelacambre.be ). Le Bois de la Cambre accueille aussi des poneys (Infos : lesponeysduboisdelacambre.be).
-Le Pont en Bois : Il s'agit de l'une des trois attractions imaginées par l'architecte Keilig, avec le pont aux roches et la cascade, pour encourager les promeneurs à prolonger leur promenade. En 2011, on signalait que la passerelle d'origine, faite en bois et vieille de 125 ans, avait été totalement refaite.
-Le "Trou du Diable" :  Il s'agit d'une ancienne carrière de grès calcareux. Ce site présente une impressionnante dénivellation et est longé par un sentier périphérique reconstitué lors de la restauration de 2011 et protégé par un garde-corps rustique en branchage.
-La cascade : Elle est située à proximité du parc. On y a établi un local technique et hydraulique. La cascade, située à côté des jets d'eau, se déverse dans le lac et fonctionne ainsi en circuit fermé. Elle ne dépend donc pas de l'étang.
-Le Ravin constitue le centre d'intérêt principal de la première partie du bois., qu'il coupe transversalement. Il s'agit d'un vallon ondulé, en touré de massifs d'arbres, alternant avec des dégagements. On y trouve un pont en roches pour le passage du circuit carrossable.
-L'arbre du Meyboom : A noter aussi que c'est au Bois de la Cambre que, tôt le matin, on vient prélever un jeune hêtre pour être transporté en cortège dans les rues de certaines communes de Bruxelles, pour être finalement planté, au coin des rues des Sables et du Marais, dans le cadre des festivités du Meyboom.
-Le Bois de la Cambre en quelques chiffres :
Superficie : 123 ha.
Pelouses : 17 ha.
Etang : 6 ha.
Chemins et allées : 20 km.
Routes macadamisées :2460 m.
-Lieux de distraction :
°Une plaine de jeux située en bordure de la clairière formée par l'ancienne laiterie.
°Le Théâtre de Poche, fondé en 1951, s'établira dans plusieurs endroits à Bruxelles avant de s'installer définitivement, durant l'hiver 1966, au coeur du Bois de la Cambre, au Chalet du Gymnase, construit en 1875. Ce théâtre d'avant-garde compte 237 places. (Chemin du Gymnase, 14 / Tel. : 02 649 17 27 / www.poche.be )
°La discothèque "Jeux d'Hiver" (Chemin du Croquet, 1 / Tel. : 02 649 08 64 / www.jeuxdhiver.be ).
°Le bar "The Wood", qui a pris ses quartiers dans un des anciens pavillons de chasse du bois, est un édifice de style néo-Renaissance flamande (Chemin de la Meute, 3 - Rue de Flore, 3-4 / Tel. : 02 640 19 68 / www.thewood.be ).
°La patinoire : le patinage à roulettes est une activité du Bois de la Cambre depuis 1948 (Chemin du Gymnase 1 (Ouverture : mercredi, samedi et dimanche après-midi).
-La circulation : La Ville de Bruxelles a adopté la fermeture périodique et partielle de la circulation dans le Bois de la Cambre. En semaine, l'accès à la circulation reste fermée. Les week-ends et jours fériés habituels, la boucle sud du bois reste fermée. Les week-ends et jours fériés  pendant les vacances de juillet et août, l'avenue Diane est mise en double sens entre les avenues Louise et de la Belle Alliance. La circulation automobile des avenues de la Laiterie et de Flore est supprimée. Les fermetures et réouvertures des accès se font toujours à 6 heures du matin. 
   

Les Etangs d'Ixelles.

 

Jadis, on accédait au domaine des moniales de la Cambre "par un chemin tortueux et pittoresque -le "voetwegh" par opposition au "steenwegh" situé de l'autre côté- qui longe la rive gauche des quatre viviers qui formeront plus tard les étangs d'Ixelles : den Paddevijver, den Ghevaertvijver, het Pinnebroeck et den Elsenvijver." (Th. Demey) Jusqu'au milieu du 17e siècle, ces étangs servirent de viviers, de lavoir, de réserve d'eau potable et de glace en hiver.
 
Aux alentours de 1718, de nombreux établissements brassicoles clandestins s'étaient développés aux abords du Grand Etang :  une revanche sur Philippe le Beau qui, en 1503, avait interdit toute production de bière à moins d'un mille des remparts ! Les noms de rues témoignent encore de ces réalités brassicoles : rues de la Levure, de la Cuve, du Serpentin, de la Brasserie...
 
Il s'agissait, à l'origine, de quatre étangs naturels situés sur le territoire de la commune d'Ixelles et formés par le cours du Maalbeek (ou Maelbeek). L'Elsenvijver ou Grand Etang, couvrait la place Flagey, mais il fut partiellement asséché en 1860. Il est aujourd'hui l'étang inférieur.
 
Le Pinnebroeckvijver et le Ghevaertvijver furent réunis pour former l'étang supérieur. Quant au Paddevijver, complètement asséché, il devint l'esplanade de la Cambre, dénommée "square de la Croix-Rouge". Jadis, ces étangs formaient un ensemble harmonieux avec l'abbaye de la Cambre.
 
Entre les deux étangs, on peut voir le monument aux Ixellois morts au champ d'honneur. Le quartier des étangs d'Ixelles fut conçu par Victor Besmes (1834-1904) qui remodela fondamentalement le site, jusqu'à faire disparaître le souvenir de l'ancien village champêtre. La bourgeoisie du 19e siècle eut tôt fait d'investir le quartier et d'y faire édifier de nombreuses maisons de maître. Le site des étangs fut classé en 1976.
 
Eric TIMMERMANS
 
Sources : "L'abbaye de la Cambre" (2e édition), G. Des Marez, Vice-Président de la Ligue des Amis de la Cambre, Secrétariat de la Ligue des Amis de la Cambre, 1925 / "L'abbaye de la Cambre", Thierry Demey, MRBC-Monuments et Sites, 2002 / "Promenades dans les Couvents et Abbayes de Bruxelles", Jacques Van Wijnendaele, Editions Racine, 2007, p.125 à 129 / "Promenons-nous dans le "bois", Bibiane Decharneux, Iris-info, novembre 2011,  p.21 à 31 / "Ixelles : L'avenir incertain de l'abbaye de la Cambre", Sarah Nuyens, 20/10/2017, www.dhnet.be
 
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