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DES FAUCONS PÈLERINS EN RÉGION BRUXELLOISE

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DES FAUCONS PÈLERINS EN RÉGION BRUXELLOISE

Les faucons pèlerins de l’année 2017 sont arrivés et ont pondu au mois de mars : suivez-les en direct !

Suivez en direct la couvaison, l’éclosion des œufs, la croissance et l’envol des Faucons pèlerins bruxellois de cette année 2017, sur www.fauconspelerins.be, de ce mois d’avril au début du mois de juin…parce que oui, cette année encore, ils sont de retour ! Vous pourrez les observer en direct, par vidéo, dans la cathédrale des SS. Michel et Gudule (4 œufs couvés ; le premier fut pondu le 1er mars), à la Maison communale de Woluwé Saint-Pierre (4 œufs couvés ; pondus le 8 mars) et à l’église Saint-Job d’Uccle (4 œufs pondus et couvés dès le 10 mars). En route pour sept semaines d’observation !

Qu’est-ce qu’un faucon pèlerin ?

Si je vous dis que des faucons quadrillent quotidiennement le ciel de Bruxelles, il ne s’agit évidemment pas des avions de chasse de la Force aérienne belge (Composante Air), à savoir les F-16 Fighting Falcon que vous voyez survoler notre ville tous les 21 juillet, mais bien de petits rapaces qui ont élu domicile chez nous depuis déjà quelques années !

Rapaces diurnes de la famille des Falconidae qui, avec le crécerelle, forment le genre Falco, ils se divisent en un certain nombre d’espèces. On les retrouve pratiquement sur toute la planète, à l’exception des régions polaires. Dans nos régions, nous connaissons principalement le Faucon crécerelle (Falco tinnunculus) et le Faucon pèlerin (Falco peregrinus). C’est ce dernier qui nous intéresse ici tout particulièrement.

Le Faucon pèlerin est un oiseau robuste, de taille (38 à 46 cm pour les mâles / 46 à 54 cm pour les femelles) et d’envergure (90 à 100 cm pour les mâles / 104 à 113 cm pour les femelles) moyennes. Les mâles pèsent entre 600 et 750 g et les femelles entre 900 et 1300 g). Leur dos est gris foncé et le ventre est de couleur crème, avec des dessins noirs. Les joues sont blanches avec un genre de tache noire en forme de favori. Les pattes sont jaunes, le bec noir-bleuté. L’une de ses principales particularités est d’être l’oiseau le plus rapide du monde en piqué (400 km/h).

Longtemps le Faucon pèlerin fut une espèce en voie d’extinction, particulièrement du fait de la pollution au DDT. Mais depuis les années 1970, des programmes de protection ont permis à ses populations d’être à nouveau en expansion et quelques-uns d’entre eux ont décidé de nidifier en région bruxelloise. Ceci dit, le faucon ne construit pas de nid proprement dit et niche essentiellement sur des falaises, plus rarement sur des arbres, des structures et des bâtiments élevés…comme, par exemple, la cathédrale des SS. Michel et Gudule à Bruxelles !

Ce petit rapace se nourrit parfois de petits animaux terrestres, mais surtout d’oiseaux, ce qui a peut-être permis de réguler quelque peu certaines populations d’oiseaux, comme les pigeons, qui à Bruxelles, à une certaine époque, étaient devenus une véritable plaie, leurs déjections contribuant largement à la détérioration de certains bâtiments historiques ! Ceci dit, depuis leur installation à Bruxelles, au printemps 2004, ce sont 44 espèces différentes d’oiseaux qui ont été observées au menu du rapace, le Pigeon domestique, très –trop- nombreux en ville, constituant sa proie principale.

Les Faucons pèlerins s’installent à Bruxelles : la cathédrale des SS. Michel et Gudule ouvre le ballet aérien !

Saint Gudule.jpg
Photo - Pierrot Heymbeeck (avril 2017)

 

C’est à la fin des années 1990 que des ornithologues bruxellois de l’IRSNB (Institut Royal des Sciences Naturelles de Belgique) vont découvrir un couple de Faucons pèlerins hivernant sur l’une des tours de la cathédrale des SS. Michel et Gudule. Dans le but d’encourager leur nidification, ils vont placer un nichoir sur l’édifice en 2001. Les rapaces le bouderont trois ans durant, mais au printemps 2004, un couple de Faucons pèlerins s’installent sur un balcon, au sommet (50 m) de la tour Nord de la cathédrale. Début mars, la femelle pondit trois beaux œufs qui tous vont éclore.

C’est ainsi qu’en observant, fin mai 2004, les acrobaties des trois faucons juvéniles sur les gargouilles de la cathédrale, qu’est né le projet « Faucons pour tous ». En quoi consiste ce projet élaboré par l’IRSBN, en collaboration avec la Commission Ornithologique de Watermael-Boitsfort ? Il s’agit de permettre à tout un chacun d’observer au quotidien le déroulement de la nidification, d’un couple de Faucons pèlerins, grâce à deux caméras miniatures installées dans le nid, à quelques centimètres des œufs. Les images sont transmises vers des écrans, disposés derrière les vitres d’un poste d’observation installé pour l’occasion sur le parvis, au pied de la cathédrale. Ces images sont aussi visibles sur le site du programme « Faucons pour tous », du début du mois d’avril à la fin du mois de mai. Durant cette période, on peut aussi se rendre au poste d’observation installé au pied de la cathédrale pour tenter d’observer « en réel » le vol du couple de faucons et de leurs fauconneaux.

En 2016, une femelle Pèlerin, éclose en avril 2002 en Allemagne et immédiatement baguée, a pondu cinq œufs dans la tour Nord de notre cathédrale. Cette femelle est exceptionnelle a plus d’un titre :

-C’est la 11e année consécutive qu’elle niche avec succès à la cathédrale (2006-2016).
-Elle est âgée de 14 ans, alors que la longévité des Faucons pèlerins est de 17 ans.
-En 2016, elle a pondu 5 œufs, ce qui est exceptionnel en soi, mais plus encore vu son âge.
-C’est la 3e fois qu’elle pond autant d’œufs.
-A au moins deux occasions, elle a soulevé et transporté ses fauconneaux en les saisissant par la peau du cou ; ce sont là des comportement jamais observés chez les Pèlerins.
-Depuis 2011, elle niche avec un de ses fils, le mâle étant né à la cathédrale, au printemps 2008.

Au total, depuis 2004, ce sont pas moins de 45 fauconneaux qui ont pris leur envol depuis la cathédrale des SS. Michel et Gudule et onze couples de Faucons pèlerins sont aujourd’hui installés dans notre région.

Expansion des rapaces en Région bruxelloise.

- Maison communale de Woluwé-Saint-Pierre :

Dans ce cas, le Faucon pèlerin mâle est un Etterbeekois ! De fait, il est éclos, en avril 2012, dans la tour de l’église Saint-Antoine, à Etterbeek. Il nidifie depuis 2014 au sommet de la tour de l’Hôtel communal de Woluwé-Saint-Pierre. La femelle n’est pas baguée. Observé pour la première fois en direct au printemps 2016, le couple a donné naissance à quatre fauconneaux. La femelle a pondu 4 œufs dont un n’a pas éclos. Trois fauconneaux ont donc pris leur envol pour la troisième année consécutive de la maison communale de Woluwé-Saint-Pierre.

- L’église Saint-Job d’Uccle :

 

eglise saint Job.jpg

Photo - Pierrot Heymbeeck (2016)

 

Un couple de Faucons pèlerins a élu domicile en l’église Saint-Job d’Uccle. Pour la seconde année consécutive (2015 et 2016), il a mené 4 fauconneaux à l’envol. Le père est le même que l’année précédente. Il est éclos sur la cathédrale Saint-Rombaut de Malines, en avril 2012. La mère a été baguée en même temps que ces fauconneaux.

- L’Hôtel communal de Schaerbeek 

 

Seconde année de nidification à la maison communale de Schaerbeek (2015 & 2016). La mère est la même pour les deux années. Elle est éclose en 2010 sur la tour du barrage de la Plate Taille qui domine les lacs de l’Eau d’Heure. En 2016, elle a pondu 3 œufs dont deux sont éclos. Les deux fauconneaux ont bien pris leur envol à la fin du mois de mai.
Le père est également bagué mais son code n’a pu être déchiffré.

- La Tour Reyers à Schaerbeek :

Un couple de Pèlerins était présent sur ce site mais semble l’avoir déserté, probablement après avoir constaté que l’endroit ne se prêtait pas à la nidification.

-L’église Saint-Antoine d’Etterbeek :

L’église Saint-Antoine d’Etterbeek accueille semble-t-il un Pèlerin quelque peu volage ! Né en 2005 sur une des tours de refroidissement de la centrale électrique de Vilvorde et bagué, il a d’abord niché de 2008 à 2011 sur l’église Saint-Hubert de Watermael-Boitsfort. Mais dès 2012, on le retrouve à l’église Saint-Antoine d’Etterbeek avec…une autre femelle ! Il s’agit donc là d’un cas avéré de divorce, vu qu’il a abandonné sa femelle à Saint-Hubert pour convoler avec la femelle actuelle (non-baguée) ! Celle-ci lui pondra 4 beaux œufs en 2016 dont sortiront quatre fauconneaux qui prendront leur envol au printemps de la même année.

- L’église Notre-Dame de Laeken :

Au printemps 2016, la femelle nidifiant en l’église Notre-Dame de Laeken (la même que l’année précédente), a été vue en compagnie d’un jeune mâle immature dont la bague a permis de déterminer qu’il est né en Belgique. Mauvais départ pour une ponte éventuelle ! Mais une quinzaine de jours plus tard, on voit la femelle s’afficher avec un adulte, qui a peut-être évincé le juvénile ! Qui est-il ? On ne le sait pas précisément, mais, quoiqu’il en soit, en mai les faucons ne couvent toujours pas. Pourquoi ? Tout simplement parce que la femelle n’est plus la même qu’en mars. Elle a été remplacée par une autre femelle, née aux Pays-Bas. Celle-ci n’a finalement pas niché non plus.

- L’Hôtel de Ville de Saint-Gilles :

Porte de Hal - côté Saint-Gilles_6.jpg

Photo - Pierrot Heymbeeck.

A Saint-Gilles, il semble que les faucons aiment jouer à cache-cache avec les humains qui tentent de les observer ! A chaque visite, une femelle, née et baguée à Anderlecht au printemps 2014, était postée sur la maison communale de Saint-Gilles. Mais voilà, la femelle observée l’année précédente, elle, n’était pas baguée ! La femelle anderlechtoise fut parfois aperçue en compagnie d’un mâle immature, mais pas le moindre signe de nidification. De surcroît, un pigeon a pu être observé dans un aménagement préparé pour les faucons dont il est pourtant la proie favorite : mauvais signe ! Mais voilà que le 8 juin 2016, alors qu’on ne l’espérait plus, un fauconneau était photographié sur un haut bâtiment situé non loin. Celui-ci avait quitté le nid, quelques jours plus tôt. Ceci ne nous dit cependant pas où ses parents ont bien pu nicher à Saint-Gilles…

- L’église Saint-Hubert de Watermael-Boitsfort :

Le même couple de Pèlerins niche en l’église Saint-Hubert depuis 2013. En février 2016, le couple est constitué par la même femelle que les années précédentes et un mâle immature non bagué. Pas de nidification prévue donc. Mais voilà qu’au début du mois d’avril, un mâle adulte est aperçu, perché sur la croix, tout au sommet du clocher. Sa bague permet de déterminer qu’il est né dans la cathédrale, en 2011. La nidification débutera avec retard, mais la femelle pondra finalement 4 œufs et 3 fauconneaux prendront leur envol le 8 juin 2016.

- La collégiale des SS. Pierre et Guidon d’Anderlecht :

La nidification est, semble-t-il, habituellement tardive, à Saint-Guidon. Le couple de Pèlerins niche pratiquement au sommet du clocher, derrière un ornement de pierre. Pas facile d’observer les faucons dans cet endroit inaccessible ! Mais voilà qu’entre le 6 et le 8 juin 2016 apparaissent 2 fauconneaux qui tentent et…ratent leur envol ! Ils sont immédiatement attrapés, bagués, puis remontés en lieu sûr. Le père a pu être identifié : il s’agit, une fois encore, d’un fauconneau né à la cathédrale. Eclos en 2009, il avait déjà été observé nicheur à Anderlecht, en 2011 et 2012. Il est également probable que c’est lui qui a niché à la cathédrale, chaque année depuis, ce qui signifie qu’il en serait à sa septième nidification réussie. La mère n’est pas baguée.

-IT Tower à Bruxelles :

En 2016, un couple a été observé sur l’IT Tower, à Bruxelles, mais rien n’indique la trace d’une éventuelle reproduction.

-La basilique de Koekelberg :

Un couple de Pèlerins est bien présent à Koekelberg…mais il ne niche pas. La cause ? Le fait que le public peut accéder à un panorama situé au sommet de l’édifice. Si les faucons acceptent généralement la présence humaine au sol, ils ne tolèrent nullement les activités humaines en hauteur !

Eric TIMMERMANS.

Sources : http://www.fauconspelerins.be , 2017.


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